L’apnée du sommeil : Comprendre ce trouble et ses traitements

L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire du sommeil caractérisé par des interruptions répétées du flux aérien au niveau des voies respiratoires supérieures. Cette pathologie, qui touche une proportion significative de la population, est associée à des risques cardiovasculaires, métaboliques et neurocognitifs. Une prise en charge adaptée est essentielle pour prévenir les complications systémiques et améliorer la qualité de vie des patients.

Physiopathologie de l’apnée du sommeil

L’apnée du sommeil se divise en deux principales entités physiopathologiques. L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est la plus fréquente et résulte d’un collapsus des voies aériennes supérieures au cours du sommeil paradoxal ou à ondes lentes. Ce phénomène est accentué par des facteurs anatomiques comme la macroglossie, l’hypertrophie des amygdales et l’obésité, ainsi que par une diminution du tonus pharyngé.

L’apnée centrale du sommeil (ACS), quant à elle, est due à une dysrégulation du contrôle ventilatoire par le tronc cérébral, entraînant une perturbation de la commande respiratoire.

Symptomatologie clinique

L’apnée du sommeil se manifeste par des symptômes variés qui peuvent inclure des ronflements intenses, des pauses respiratoires nocturnes rapportées par l’entourage et des micro-éveils fréquents perturbant le sommeil. Cette fragmentation du sommeil entraîne souvent une somnolence diurne excessive, des troubles de la concentration et de la mémoire, ainsi que des maux de tête matinaux. Chez certains patients, l’hypertension artérielle résistante et des arythmies nocturnes peuvent être observées.

Un dépistage précoce, par polygraphie ventilatoire ou polysomnographie, est essentiel pour établir un diagnostic précis.

Conséquences physiopathologiques et complications

L’apnée du sommeil constitue un facteur de risque indépendant pour diverses pathologies systémiques. Sur le plan cardiovasculaire, elle favorise l’activation du système nerveux sympathique, l’augmentation du stress oxydatif et la dysfonction endothéliale, contribuant ainsi au développement de l’athérosclérose et de l’hypertension.

Elle est également impliquée dans des troubles métaboliques, notamment la résistance à l’insuline et le diabète de type 2. Sur le plan neurocognitif, la fragmentation du sommeil altère les fonctions exécutives et augmente le risque de démence. Enfin, la somnolence excessive induite par ce trouble est un facteur majeur d’accidents de la route et du travail.

Prise en charge thérapeutique

Modifications hygiéno-diététiques

Certaines interventions permettent d’atténuer la sévérité de l’apnée du sommeil. Une réduction pondérale significative peut contribuer à diminuer la charge adipeuse pharyngée et réduire l’obstruction des voies aériennes supérieures. Il est également conseillé d’éviter les substances favorisant la relaxation musculaire excessive, telles que l’alcool et les sédatifs, ainsi que d’adopter des thérapies positionnelles pour limiter le décubitus dorsal, qui aggrave les épisodes d’apnée.

Traitement par pression positive continue (PPC)

Le traitement de référence reste la pression positive continue (PPC), qui maintient les voies aériennes ouvertes grâce à une pression d’air constante administrée via un masque nasal ou oronasal. Cette thérapie réduit significativement l’index d’apnées-hypopnées (IAH) et améliore la saturation nocturne en oxygène, permettant ainsi un sommeil plus réparateur et une diminution des complications associées. Voir plus ici.

Autres alternatives thérapeutiques

Dans les cas d’apnée du sommeil modérée ou lorsque la PPC est mal tolérée, des orthèses d’avancée mandibulaire (OAM) peuvent être envisagées. Ces dispositifs buccaux repositionnent la mandibule vers l’avant afin de dégager les voies aériennes.

La chirurgie ORL, notamment l’uvulopalatopharyngoplastie (UPPP) ou la chirurgie maxillo-faciale, peut être indiquée dans certaines situations présentant des anomalies anatomiques sévères. De plus, la modulation neurostimulatrice, une approche émergente visant à stimuler le nerf hypoglosse pour restaurer le tonus musculaire pharyngé, représente une alternative prometteuse.

L’apnée du sommeil est un trouble multifactoriel nécessitant une prise en charge intégrative alliant modifications du mode de vie et traitements médicaux adaptés. La PPC demeure la solution thérapeutique de référence, mais d’autres approches, comme les orthèses et la neurostimulation, offrent de nouvelles perspectives. Une prise en charge précoce est essentielle pour limiter les complications systémiques et améliorer la qualité de vie des patients.

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